Synthèse de la Journée Stratégie Santé, organisée le 15 mars par InterSystems.
Paris, le 22 mars 2017 – InterSystems, leader mondial en matière de logiciels pour une santé connectée, a organisé, le 15 mars dernier, une Journée Stratégie Santé, au cours de laquelle près d’une dizaine d’intervenants se sont succédés pour évoquer les enjeux de la transformation digitale des établissements de santé et son impact sur le parcours de soin des patients, en particulier dans le cadre du développement des Groupements Hospitaliers de Territoire (GHT). Voici ce que l’on peut en retenir.
Secteur de la santé : des mutations profondes et multiples
12% du PIB français est aujourd’hui consacré aux dépenses de santé. Un pourcentage qui pourrait atteindre jusqu’à 19% d’ici 2040 si la France conserve le même modèle économique. Ce qui, faute de réforme d’ampleur, deviendraient impossibles à supporter.
La création des Groupements Hospitaliers de Territoire, prévue par la loi de « modernisation de notre système de santé », s’inscrit directement dans une volonté des pouvoirs publics de réorganiser l’offre sanitaire, afin de mieux coordonner les parcours patients au sein d’un territoire et d’améliorer la performance médico-économique des systèmes de santé.
Ce qui suppose de la part des établissements parties, d’opérer une convergence globale de leurs activités vers le numérique. Un virage d’autant plus incontournable que le digital a déjà fait, ces dernières années, une entrée en force dans le monde de la santé.
Auto-diagnostic via Internet, émergence des objets connectés et des applications dites de santé, modernisation et robotisation des dispositifs médicaux, intelligence artificielle, imagerie 3D… il ne fait aucun doute que l’innovation constitue désormais un facteur fondamental dans la transformation des établissements de santé et dans leur capacité à adresser les défis médicaux et sociétaux de demain.
Coordination des soins et hôpital numérique : un duo incontournable
Dans ce contexte, il apparaît évident que les établissements de santé sont aujourd’hui dans l’obligation de mettre en œuvre une véritable stratégie digitale et de déployer les dispositifs nécessaires à la coordination effective des parcours de soin. Cela passe, bien sûr, par le déploiement du Dossier Patient informatisé (DPI), véritable clé de voûte de la constitution d’un GHT. Mais les priorités digitales des établissements de santé vont plus loin.
Les objectifs majeurs des GHT en matière de transformation digitale concernent ainsi, d’une part l’analyse de données et les outils d’aide à la décision, d’autre part le développement de services numériques pour l’intégration des soins – par exemple, site web patients ou services numériques à destination des professionnels de ville.
L’hôpital numérique se caractérise, à ce titre, par une interaction permanente entre les différentes composantes de son activité. L’objectif étant, à terme, d’avoir un système de soins totalement intégré, où les données patients sont consolidées et échangées de manière sûre entre les différentes parties prenantes d’un écosystème de santé interconnecté.
Mais force est de constater que la France, comparée par exemple aux Etats-Unis, accuse un certain retard en matière de digitalisation des services de santé.
Quels sont les enjeux en matière de digitalisation pour les GHT ?
Comment expliquer cette réserve des établissements de santé français ? La création des GHT constitue-t-elle un frein ou plutôt un moteur de la digitalisation des hôpitaux ?
Quatre enjeux majeurs sont ici à l’œuvre :
- La question budgétaire occupe évidemment une place prépondérante dans les choix stratégiques des hôpitaux en matière de numérique, et a fortiori dans le cadre des GHT. En effet, le financement de la convergence des SIH, qui est au cœur de la construction des écosystèmes de santé territoriaux, constitue un frein majeur pour 74% des établissements.
- Si les DSI des établissements de santé sont majoritairement favorables à la mutualisation de leur système d’information et à son ouverture à d’autres acteurs de la chaîne de soins, ils restent en revanche plus réservés sur les questions d’interopérabilité entre les différents systèmes des établissements parties, qui est un facteur essentiel à la convergence des SI.
- Les difficultés d’organisation entre les différents établissements membres d’un GHT, la mise en place d’une stratégie partagée ainsi que les modalités de gouvernance font partie des freins cités par les établissements à la mise en place de la convergence.
- Les hôpitaux sont aujourd’hui en quête d’une rationalisation de leurs processus et leurs infrastructures, d’une réduction des coûts, d’une automatisation croissante de leurs activités, et de bénéfices financiers. A l’instar des entreprises industrielles, ils cherchent alors à gagner en attractivité auprès de leur patientèle et de leurs prescripteurs (notamment les professionnels de santé de ville).
Le SI au service du projet médical du GHT
Cette Journée Stratégie Santé a fait une large place aux retours d’expérience de déploiement de plateformes d’interopérabilité au sein de groupements d’établissement. L’hétérogénéité des situations et des contextes mentionnés au cours de ces différentes présentations témoignent de l’efficacité et surtout de l’adaptabilité de ce type de solutions dans une trajectoire de convergence et de coordination des soins.
L’évolution des besoins et des enjeux dans le secteur de la santé redessine également les contours du marché des éditeurs. A moyen terme, avec le mouvement des GHT, le marché devra nécessairement se structurer, notamment avec des offreurs capables de porter des projets plus complexes et de taille plus importante.
L’évolution des pratiques médicales (génomiques, impression 3D, etc.) vont voir se créer de nouvelles applications, qu’il faudra, à terme, intégrer et interconnecter avec les plateformes déployées. La question fondamentale de la pérennité va donc certainement favoriser les éditeurs reconnus, ayant une expérience éprouvées, bénéficiant déjà d’un capital confiance auprès d’établissements de santé et surtout capables de proposer des solutions ouvertes, scalables et évolutives.